Dans sa soif croissante de pouvoir, le président turc a lancé une chasse aux sorcières contre ses opposants . . . [Depuis l’été 2015] une guerre de facto, aux conséquences funestes, se déchaîne une fois encore contre les villes kurdes . . .
L’espace dévolu à la vie démocratique se réduit comme peau de chagrin à mesure que l’on muselle les voix de l’opposition. Les détenteurs du pouvoir instaurent un régime de plus en plus autoritaire pour resserrer leur contrôle et perpétuer leur règne. Telle est la situation en Turquie aujourd’hui.
Et, pendant ce temps, que font les institutions européennes ? On attend toujours qu’elles expriment une condamnation un tant soit peu ferme et audible . . . Les organisations internationales ne font guère mieux : après trois mois de tergiversations, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a appelé Ankara à créer une commission d’enquête indépendante sur les tueries de Cizre. Aucune mesure concrète n’a en revanche été prévue pour enjoindre à la Turquie de respecter les traités internationaux dont elle est signataire [CEDH, PIDCP].
Selahattin Demirtaş, « L’homme qui se prend pour un sultan » in Le Monde diplomatique, juillet 2016 (extr. La Litera información)